

LE SOULÈVEMENT DE LA FORÊT
"Une lutte pour la terre, l’air, l’eau et une vie dans la dignité"
Nejla IŞIK
Activiste Climatique
Forêt d'Akbelen - Turquie
Chanson : Hayat Bayram Olsa de Şenay Yüzbaşıoğlu - Pop (Turquie)
Publié le 19 janvier 2025
Auteur : Thomas Verjus
Traduction anglais : Gilda Teissier
Traduction script turc : Merve Yilmaz
Dans le sud de la Turquie, Nejla Işık incarne depuis 2019 la résistance d’un village, Ikizköy, et d’une forêt, Akbelen, face à un empire minier. Ce combat contre le « charbon poison » s’est transformé en lutte pour le climat. L’été 2023 a marqué un tournant : l’abattage des arbres a déclenché une mobilisation nationale et attiré l’attention des médias internationaux. Symbole de résilience, Nejla a été récemment élue à la tête du village. Quel rôle l’activisme joue-t-il dans la lutte climatique ? En quoi enjeux climatiques et démocratiques s’entremêlent-ils ? A travers son combat, Nejla nous interpelle sur notre responsabilité collective face à l’urgence climatique.
« Par essence, la destruction de la nature équivaut à ce qui arrive aux femmes, aux enfants et aux animaux. C'est le capitalisme, malheureusement » dénonce Nejla en pointant du doigt la mine de charbon à ciel ouvert qui ravage ses terres natales depuis 40 ans. A deux heures de Bodrum, cette région oléicole est victime d’un réel écocide au fil de déforestations et expropriations successives ayant entraîné la disparition de 23 des 60 villages. Les villageois subissent les effets dévastateurs de cet ogre minier et son cancer fossile sur la qualité de leur eau, de leur air, de leurs sols ainsi que sur leur santé. Sans oublier ses impacts climatiques avec les feux incontrôlables menaçant la région et l’ensemble de la Turquie. Lorsque le tour d’Ikizköy est arrivé, « le combat pour nos terres, un air pur, une eau potable et une vie dans la dignité s’est transformé en lutte pour le climat » raconte Nejla.
Le mouvement de résistance d’Akbelen rappelle le triste sort de Lutzerath en Allemagne et s’inscrit dans la lignée de l’activisme climatique mondial, en première ligne pour combattre les énergies fossiles, premières responsables du changement climatique.
L’activisme climatique : l’émergence d’un mouvement mondial porté par la jeunesse
Réponse collective à la prise de conscience croissante des enjeux climatiques, l’activisme climatique est porté par des ONGs pionnières comme Greenpeace, des scientifiques et des activistes. Depuis 2018, des mouvements tels que Fridays for Future, initié par l’activiste suédoise Greta Thunberg, ont mobilisé des millions de jeunes à travers le monde. Des figures emblématiques de la lutte climatique ont émergé : Camille Etienne en France, Luisa Neubauer en Allemagne, Vanessa Nakate en Ouganda, Nicki Becker en Argentine) ou encore Tori Tsui à Hong Kong.
Manifestations, grèves scolaires et campagnes de sensibilisation se sont multipliées pour alerter le grand public et faire pression sur les gouvernements et les entreprises face à leur inaction. Les revendications portent sur le respect des Accords de Paris, l’abandon des énergies fossiles, l’arrêt du financement de projets écocides et la préservation de la biodiversité, comme l’illustre le récent combat de Claire Nouvian (Bloom) contre l’exploitation minière des fonds marins.
La tentation de la désobéissance civile face à l’inaction climatique
Grâce à la puissance des réseaux sociaux, les actions des activistes s’intensifient et se diversifient : campagnes de sensibilisation, lobbying auprès des institutions, manifestations devant les sièges d’entreprises (ex : stop EACOP vs Total), blocages d’assemblées générales (ex : BNP-Paribas) et occupations de chantiers (ex : A69 en France). La résistance s’organise également côté scientifiques à l’image des blocus d’aéroports de Scientific Rebellion, et avec de nouvelles ONGs engagées comme Extinction Rebellion au Royaume-Uni.
En France, le mouvement Dernière Rénovation, désormais Riposte Alimentaire, se distingue par des actions de désobéissance civile audacieuses, telles que l’enchaînement à un filet lors d’un match à Roland Garros ou le blocage du tour de France. En Angleterre, deux militantes de Just Stop Oil avaient lancé de la soupe sur les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery (Londres), pour lesquelles elles ont été récemment condamnées à de la prison ferme. Souvent qualifiés d’écoterroristes par certains politiques ou accusés de nuire à la cause par leurs détracteurs, ces militants parviennent toutefois, avec des actions plus radicales mais non-violentes, à faire progresser le débat public. En déplaçant notamment la « fenêtre d’Overton », un concept que Thomas Wagner de Bon Pote résume ainsi : « ces actions peuvent rendre plus acceptables des formes de résistance auparavant jugées extrêmes ».
Face à l’urgence climatique, à l’inaction politique et à un déni médiatique persistant, ces actions sont justifiées pour les activistes même si aujourd’hui il n’existe pas de preuve scientifique qu’elles soient productives ou non. Dans son livre Comment saboter un pipeline, Andreas Malm plaide même pour une « lutte plus radicale dans un monde en feu » en nous rappelant les modes d’action de mouvements historiques comme les Suffragettes au Royaume-Uni en 1903 ou l’ANC en Afrique du Sud durant l’Apartheid.
L’activisme turc : un mouvement pour la démocratie et l’environnement
Le mouvement environnemental turc est intrinsèquement lié à une lutte contre la régression démocratique, dans un contexte où les impacts climatiques deviennent de plus en plus visibles. Bien que le pays ait ratifié les Accords de Paris en 2021, le gouvernement est régulièrement critiqué pour son manque d’engagement et sa dépendance au charbon couvrant 30% des besoins énergétiques du pays. En Turquie, les communautés locales et rurales incarnent traditionnellement la résistance face aux écocides, des projets d’’extraction des ressources depuis les années 1970 jusqu’aux luttes récentes dans les montagnes d’Ida et autour du canal d’Istanbul.
En 2013, le mouvement de protestation du parc Gezi a constitué une étape décisive, unissant résistance locale, ONGs et étudiants. Cependant, la répression qui a suivi le coup d'État de 2016 a fragilisé la société civile et affaibli le mouvement écologiste. Malgré cela, les communautés rurales demeurent des plateformes de contestation environnementale et politique. Comme l’explique la journaliste Dilan Pamuk, « la lutte environnementale est souvent menée par les plus âgés, qui maîtrisent mieux la loi et les recours juridiques ». Mais ces communautés bénéficient aussi du soutien de jeunes activistes urbains émergents tels que Atlas Sarrafoğlu, Seren Anaçoğlu et Ela Naz Birdal. En juin 2021, ces trois militants ont lancé une pétition pour condamner les politiques écocides du président Recep Erdoğan.
En Turquie, l’activisme climatique ne se limite pas à l’environnement, il incarne un espoir démocratique face à un régime autoritaire, à l’instar du mouvement d’Akbelen.
Akbelen ou la résistance d’un village face à un nouvel écocide turc
« Nous avons vu ce qui s'est passé dans les autres villages. Nos récoltes, nos maisons, nos vies et ces arbres millénaires sont menacés » déclare Nejla. Mère de deux enfants, la leader du mouvement vit de l’agriculture et de l’élevage, comme de nombreuses femmes de cette région d’oliveraies, à l’ombre de la forêt d’Akbelen, qui abrite une riche faune et flore méditerranéenne. Au départ, l'ouverture des premières centrales thermiques en 1984 était perçue comme un espoir de développement économique, et synonyme d'emplois pour les hommes de la région. Mais cet espoir s’est transformé en désillusion face aux expropriations répétées des villages et dommages environnementaux, impactant la santé des hommes et menaçant les ressources agricoles du foyer.
En 1997, la justice ordonne la fermeture des centrales. Cependant, après avoir été condamné par la Cour européenne pour ne pas avoir respecté cette décision, le gouvernement turc choisit de les privatiser en 2014, les cédant à IC Holding et Limak, proches du pouvoir. Ikizköy voit l’étau se resserrer face aux volontés expansionnistes de leur filiale YK Energy. « Les villageois ont sacrifié leurs terres pour le charbon, des terres auxquelles ils ont consacré leur vie en cultivant fruits et olives », regrette amèrement Nejla en évoquant les derniers villages expropriés ayant cédé aux compensations financières. En 2019, suite aux élections locales, une note indique aux habitants d’Ikizköy que la forêt et leur village sont menacés, marquant ainsi le début de la résistance des villageois qui refusent de céder leurs terres.
Portraits de Résilience - Nejla - Forêt d'Akbelen, Juin 2023 - Crédit photo : Thomas Verjus
De l’action locale à la mobilisation nationale
« Depuis quatre ans, nous luttons patiemment et avec espoir », résume Nejla. Pendant cette période, les villageois se sont organisés. Dès 2020, ils ont lancé une page Instagram, gérée par Esra Işık, la fille de Nejla, pour faire entendre leur voix au niveau national. En 2021, un camp a été établi dans la forêt, où ils ont commencé des rondes jour et nuit pour surveiller les activités de la mine et protéger les arbres précieux. La résistance d’Akbelen reçoit le soutien grandissant de la société civile turque : écologistes, scientifiques et avocats unissent leurs forces à celles des villageois.
Formés en association sous le nom “Ikizköy Environmental Community”, ils décident de défendre leurs droits en intentant un procès pour sauver la forêt. « Si la justice existe, nous gagnerons » affirme Nejla avec conviction. Avec l’aide d’avocats, ils engageront plus de six procès et recours juridiques pour exiger la fermeture des centrales thermiques, principales responsables de la crise climatique. Pas seulement pour Akbelen mais pour la Turquie, dénonçant « des accords de Paris signés mais sans aucune action concrète ». Parmi leurs victoires, un déplacement au Parlement à Ankara en décembre 2022 pour dénoncer une loi sur les oliviers, qui a finalement été retirée, offrant un sursis à Akbelen et illustrant l’impact de leur mobilisation.
24 juillet 2023 ou le premier jour du reste de la vie d’Akbelen
A l’été 2023, la lutte prend un tournant difficile avec la réélection d'Erdogan. Au matin du 24 juillet, des opérations d'abattage des arbres démarrent sous protection policière, plongeant les villageois dans l’angoisse. La résistance évolue en désobéissance civile, avec des blocages de routes et des enchaînements symboliques aux arbres, actes désespérés des villageois les plus âgés, qui voient leur patrimoine naturel menacé. Ces actions sont violemment réprimées par les autorités. Cependant, leur mouvement de résistance gagne en visibilité sur les réseaux sociaux, mobilisant ONGs, mouvements écologistes et partis politiques de l'opposition au chevet d’Akbelen. Leur combat fait même la une de la presse internationale (BBC, The Guardian, Le Monde et El País). Les villageois vont aussi en jouer en interpellant le très médiatique FC Barcelone, qui a confié les travaux de rénovation du Camp Nou à la société Limak exploitant la mine de charbon.
Le 9 août 2023, Nejla, accompagnée d'une délégation de villageois, prend la parole au parlement turc pour faire entendre la voix d’Akbelen face au drame en cours. Malheureusement, ces efforts restent vains. Plus de 50% de la forêt est détruite à la fin de l’été. Le 31 mars 2024, Nejla est élue « muhtar » (cheffe de village) aux élections locales, dans un contexte de débâcle politique nationale pour le gouvernement. Cette victoire constitue une revanche et un joli pied de nez à Erdogan, qui avait qualifié les villageois de « marginaux ». Pourtant, la conscience climatique et politique est indéniable pour ces ruraux. Cette élection hautement symbolique, récompense l’engagement de Nejla, incarnant sans relâche une lutte écoféministe et de justice sociale.
L’engagement collectif, facteur clé de succès pour l’activisme
Pour Nejla, la force du mouvement d’Akbelen réside dans sa capacité à mobiliser à l’échelle nationale tout en s’appuyant sur une solidarité internationale. « Il faut donner plus d'ampleur à la mobilisation. Ce n'est pas quelque chose qui peut fonctionner seul », insiste-t-elle. Mais alors, comment accroître l'ampleur des actions des mouvements et des activistes climatiques ?
S’informer en suivant les mouvements, activistes et influenceurs écologiques sur les réseaux sociaux pour mieux comprendre enjeux et projets de lois (ex : stop EACOP sur l’extraction pétrolière, l’exploitation minière des fonds marins, les PFAS…).
Partager et participer aux actions des activistes pour donner plus de visibilité à leurs actions, manifestations, campagnes de sensibilisation ou pétitions. Au-delà des plateformes de pétitions en ligne comme Avaaz ou Change, l’application Chill fait résonner la voix des activistes et leurs campagnes.
Rejoindre le mouvement pour être à son tour dans l’action à travers une ONG (Extinction Rebellion, Seasheperd, Friends of The Earth, etc.) ou en soutenant une association locale engagée sur les problématiques d’environnement et de justice sociale.
Voter pour des politiques climatiques ambitieuses aux différentes échéances électorales. C’est une des actions les plus impactantes en tant que citoyen pour soutenir ce changement de société à travers les futures lois votées par ceux qui nous représentent.
Comme le souligne Camille Etienne dans son livre Pour un soulèvement écologique, l’activisme climatique joue un rôle politique et démocratique essentiel, incitant chaque citoyen à s’engager collectivement pour accélérer la bascule vers un nouveau projet de société.
Protéger notre héritage naturel grâce à l’éducation écologique
Dans un monde nouveau, il est « essentiel d'abandonner la surconsommation » selon Nejla. Elle préconise une véritable éducation écologique dès le plus jeune âge, en mettant l'accent sur les « liens entre consommation et production, le respect de la nature, ainsi que l'importance de l'eau et de l'énergie ». Nejla déplore notre mode de vie actuel, dominé par l’égoïsme, l’argent et les écrans. Pour protéger l’écosystème d’Akbelen, Nejla propose un modèle plus soutenable en « développant l’éco-tourisme, cultivant des produits à valeur ajoutée, ou en installant des panneaux solaires sur les terres abandonnées par l’exploitation minière ».
Sa plus grande fierté, c’est celle d’avoir démarré cette lutte pour ses enfants et futurs petits enfants, pour toutes les générations futures, en rappelant ô combien cette lutte lui a beaucoup apporté à elle et aux villageois.
A Akbelen, le bruit incessant des dynamites a intensifié la pression psychologique. İkizköy incarne le combat de longue haleine de l’activisme climatique contre un ancien monde qui refuse de capituler. Nejla fait preuve de résilience à l’instar des villageois. « Résilience », c’est le thème retenu par la BBC, qui a classé Nejla parmi les femmes les plus inspirantes de l'année 2024, aux côtés de Gisèle Pelicot et la prix Nobel de la paix Nadia Murad. Une reconnaissance amplement méritée pour celle qui cherche à susciter un engagement plus collectif face à l'urgence climatique, avec ce message fort et rappel à tous : « ne pas avoir à regretter de ne pas avoir agi ».
CHIFFRES CLÉS
30% des besoins en énergie fournis par le charbon en Turquie (source : Agence Internationale de l’Energie)
Seulement 16% de l’énergie fournie par les énergies renouvelables (éolien et solaire)
68% de la population turc est préoccupée par le changement climatique (source : Ipsos, 2023)
DEFINITIONS
. Activisme : système de conduite qui privilégie l'action directe en particulier dans le domaine politique, social (source : Larousse)
. Désobéissance civile : action militante, généralement pacifique, consistant à ne pas se soumettre à une loi pour des motifs politiques ou écologiques (source : Larousse)
. Ecocide : grave atteinte portée à l’environnement, entraînant des dommages majeurs à un ou plusieurs écosystèmes, et pouvant aboutir à leur destruction (source : Larousse)
. Fenêtre d’Overton : concept inventé par le juriste et lobbyiste américain Joseph P. Overton pour symboliser ce qui est acceptable dans une société à un moment donné et ce qui ne l’est pas (source : Tilt)
. Soulèvement : mouvement massif de révolte (source : Le Petit Robert)
RÉFÉRENCES
Sites & Réseaux sociaux
-Mouvement d’Akbelen – http://www.instagram.com/ikizkoy.direniyor
-Climate Justice Coalition – https://twitter.com/iklimadaleti_k
-Union of Ecology – https://twitter.com/ekolojibirligi
Podcasts & Interviews
-Interview Nejla Işık – "Akbelen yuvamız, vermeyeceğiz!" – https://www.youtube.com/watch?v=pa0SsKvIeqM
-Interview Nejla Işık – https://www.seferikeci.org/2023/03/03/nejla-isik-akbelen-ormani-mucadelesini-anlatti/
-Video – Appel à la résistance (FR) - L'appel des activistes turcs à arrêter l'écocide dans la forêt d'Akbelen - YouTube
Documentaires & Livres
-Documentaire « Bigger Than Us » – Flore Vasseur – https://biggerthanus.film/
-Documentaire « Pourquoi on se bat » – Camille Etienne & Solal Moisan - https://www.pourquoionsebat.com/
-Livre « Petit Manuel de résistance contemporaine » – Cyril Dion
-Livre « Pour un soulèvement écologique » – Camille Etienne
-Livre « Comment saboter un pipeline » – Andreas Malm
Articles & Autre
-BBC – BBC 100 Women 2024: Who is on the list this year? - https://www.bbc.co.uk/news/resources/idt-4f79d09b-655a-42f8-82b4-9b2ecebab611
-RFI – Turquie mobilisation contre l’extension de mines de charbon (FR) - https://www.rfi.fr/fr/europe/20230806-turquie-mobilisation-contre-l-extension-de-mines-de-charbon*
-The Guardian – “In the battle to save the world’s forests, women are leading the resistance” - https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/aug/26/world-forests-women-akbelen-turkey-india-brazil-developers*
-BonPote – "C’est contre-productif, ça dessert la cause, l’activisme est-il toujours efficace ?" (FR) - https://bonpote.com/cest-contre-productif-ca-dessert-la-cause-lactivisme-est-il-toujours-efficace/*
-Yektin Report - https://yetkinreport.com/en/2023/08/01/akbelen-case-dilemma-of-environment-energy-and-obligations/
Thèse
-Thèse "The Effect of Social Media on the Decision-making Processes of Rural Environmental Activists:˙ Ikizköy Resistance” by Merve Yilmaz (2024)


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